La première Dictée d’Émerainville : un vrai succès !

La première édition de la Dictée d’Émerainville s’est tenue ce samedi 14 juin, réunissant petits et grands autour d’un même plaisir : celui de la langue française.
 
Concentration, bonne humeur… et quelques accords délicats : les participants ont relevé le défi avec enthousiasme !
Merci à tous les amoureux des mots qui ont répondu présent.
 
Redécouvrez le texte de la dictée : saurez-vous faire un sans-faute ?
CM2-6e :
Jeanne, ayant fini ses malles, s’approcha de la fenêtre, mais la pluie ne cessait pas. L’averse, toute la nuit, avait sonné contre les carreaux et les toits. Le ciel, bas et chargé d’eau, semblait crevé, se vidant sur la terre, la délayant en bouillie, la fondant comme du sucre. Des rafales passaient, pleines d’une chaleur lourde. Le ronflement des ruisseaux débordés emplissait les rues désertes où les maisons, comme des éponges, buvaient l’humidité qui pénétrait audedans et faisait suer les murs de la cave au grenier.
 
5e, 4e, 3e :
Jeanne, sortie la veille du couvent, libre enfin pour toujours, prête à saisir tous les bonheurs de la vie dont elle rêvait depuis si longtemps, craignait que son père hésitât à partir si le temps ne s’éclaircissait pas (…) .
Homme de théorie, il méditait tout un plan d’éducation pour sa fille, voulant la faire heureuse, bonne, droite et tendre.
Elle était demeurée jusqu’à douze ans dans la maison, puis malgré les pleurs de la mère, elle fut mise au couvent.
Il l’avait tenue là sévèrement enfermée, cloîtrée, ignorée et ignorante des choses humaines. (…)
 
2nde, 1e, Terminale :
Elle sortait maintenant du couvent, radieuse, pleine de sèves et d’appétits du bonheur, prête à toutes les joies, à tous les hasards charmants que dans le désœuvrement des jours, la longueur des nuits, la solitude des espérances, son esprit avait déjà parcourus. (…)
Depuis son entrée au Sacré-Cœur elle n’avait pas quitté Rouen, son père ne permettant aucune distraction avant l’âge qu’il avait fixé. Deux fois seulement, on l’avait emmenée quinze jours à Paris. (…)
 
Adultes :
Il faisait si doux que les vitres demeuraient baissées. Jeanne épuisée de rêves, rassasiée de visions heureuses, se reposait maintenant. Parfois, l’engourdissement d’une position prolongée lui faisait rouvrir les yeux; alors elle regardait au-dehors, voyait dans la nuit lumineuse passer les arbres d’une ferme, ou bien quelques vaches çà et là, couchées en un champ, et qui relevaient la tête. Puis elle cherchait une posture nouvelle, essayait de ressaisir un songe ébauché, mais le roulement continu de la voiture emplissait ses oreilles, fatiguait sa pensée et elle refermait les yeux, se sentant l’esprit courbaturé comme le corps.
 
Extraits du premier chapitre d’Une Vie, de Guy de Maupassant
Retour en images à venir !