
Mesdames, Messieurs,
Comme tous les 8 mai, nous célébrons aujourd’hui la victoire de la Seconde Guerre mondiale et la capitulation sans condition d’une Allemagne nazie qui a cru, un moment, pouvoir imposer au monde entier le grand Reich de plus de 1000 ans.
Nous devons entretenir la mémoire de cette guerre, de ses 50 millions de victimes, et des abominations qui furent commises sur des êtres humains voués à l’extermination pour des raisons raciales.
Enfants, femmes, vieillards sont morts dans des conditions épouvantables, au nom d’un racisme qui perdure et s’enfle aujourd’hui, en ce début de XXIᵉ siècle.
À la Libération, chacun rêvait d’un monde nouveau, pacifié, libre et prospère, mais les goulags ont très vite remplacé les camps de concentration.
Nous avons créé l’ONU — devenu un « machin », vilipendé par De Gaulle — nous avons bâti une Europe, mais pas celle qu’il aurait fallu faire ; nous nous sommes endormis en oubliant notre propre sécurité et en la confiant à un autre pays, ami, alors que l’amitié n’existe pas entre États.
Les USA ont toujours eu le sens des réalités. Ils sont intervenus dans les affaires du monde, mais seulement lorsque leurs intérêts et leur sécurité étaient en jeu. Ils refusent désormais de dépenser des milliards de dollars pour protéger une Europe endormie, divisée, plaintive, qui, par son laxisme, perd son industrie, son agriculture, sa recherche scientifique… et devient uniquement un marché de consommateurs ouvert à tous les vents.
Nous ne fabriquons plus, nous consommons seulement.
Aujourd’hui, nous payons nos erreurs par notre impuissance à régler un conflit qui a lieu sur notre territoire, sur notre Europe, entre l’Ukraine et la Russie.
En 1945, la France, mal préparée en 1940 et envahie par l’ennemi, bénéficiait d’un strapontin dans les négociations de paix, mais aujourd’hui elle est totalement absente.
À l’heure où une véritable guerre de religion s’installe sur notre sol, à l’heure où le racisme antisémite réapparaît, fortement et en plein jour, il est temps de se ressaisir et de se rappeler qu’un pays ne peut être correctement géré que par des élus sachant prendre des décisions courageuses.
Notre pays aura toujours de bons amis, tant qu’il aura de bonnes armes. Quant à la loi, nous le voyons aujourd’hui, sans la force, elle n’existe pas.
Célébrer la victoire du 8 mai 1945 est indispensable : par respect pour nos morts, par amour de notre pays, mais aussi par respect pour son histoire, qu’il conviendrait que chaque Français connaisse.
Pour savoir où je vais, il est nécessaire de savoir d’où je viens.
Nous devons nous donner les moyens de lutter, au quotidien, pour une paix durable, qui ne peut reposer que sur le respect, la justice, la solidarité et la force.
Au niveau international, aucun pays ne peut se faire respecter sans la force, qu’il convient de montrer pour ne pas avoir à l’utiliser.
Nos combats pour l’Europe, nos combats contre toutes les formes de dictature, de mépris, d’intolérance et d’intégrisme, nos combats pour une société juste et solidaire sont autant de manières d’être fidèles à la mémoire de ceux que nous voulons honorer aujourd’hui, devant ce monument.
Que nos morts reposent en paix, avec l’expression individuelle et collective de notre profond respect et de notre reconnaissance pour ce qu’ils ont fait pour nous et pour le message qu’ils nous ont laissé. »
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